Face au chômage, retrouver le travail

parkingLa politique publique face au chômage demeure fondée sur la régulation du marché du travail depuis une demi-siècle. Au milieu des années 70, c’est la lutte contre l’inflation qui occupe les gouvernements.  Les premiers contrats aidés apparaissent cependant avec le premier « pacte national pour l’emploi ». Depuis, l’Etat ne cesse d’innover dans trois grandes directions : les contrats subventionnés, les autres formes de baisses de coût du travail, les formations en alternance et les parcours toujours plus individualisés vers l’emploi. Cette politique est instable car chaque Premier ministre est tenté de réformer la réforme de son prédécesseur et le rythme de changement de majorités politiques va plus vite que les évaluations des dispositifs. Ces politiques sont prioritairement tournées vers les jeunes et souvent vers les chômeurs de longue durée, mais beaucoup ne sont pas spécifiques et s’adressent à tous sans distinction d’appétences et de capital social. Au final, un jeune sur quatre travaillerait aujourd’hui plus ou moins grâce à l’action publique. La mobilisation des pouvoirs publics et de la société civile en faveur de l’emploi croît années après années, mais ouvrons nos espaces d’attention et de discussions, quittons les approches comptables et moralisatrices sur le travail : la politique de l’emploi se joue aussi au niveau du salarié. Les chiffres du chômage sont devenus un culte dans l’espace public. Pourtant, le travail occupe une place de moins en moins grande dans notre vie, nos dîners en ville et les couvertures de magazine. La place prise par l’éducation, par les questions de moeurs, par la lutte contre les discriminations et les inégalités, mais également la dimension sécuritaire de la vie quotidienne, pour ne parler que de ces quelques thèmes, est considérable par rapport à la société des Trente Glorieuses, pour ne prendre qu’une période récente. Le débat public sur les conditions de travail et les risques professionnels a pris ces dernières années beaucoup d’ampleur. Le débat sur le travail semble ainsi cantonné aux conditions de travail. Une formule dit que nous avons préféré panser plutôt que penser le travail. Le chômage, le coût du travail, le code du Travail, le contrat de travail, les conditions de travail : des sujets lourds mais liés aux conditions d’emploi et qui ne doivent donc pas éluder dans le bruit public le travail lui-même, l’activité, le rôle de l’accompagnement, les métiers et la fierté professionnelle.